Muad’Dib
Un mouvement attira l’attention de Paul. Il porta son regard vers les broussailles et les herbes sèches et vit une plaque de sable éclairée par la lune et habitée par une chose qui dansait : hop-hop… frénétique.
— Une souris kangourou !
Hop-pop-hop !
Entre l’ombre et la lumière de la lune.
Paul dénoua la sangle et se glissa hors de son pack. Il se pencha pour ramasser une poignée de cailloux.
Jessica l’observait, intriguée.
Il rampa en avant entre les ombres avec des mouvements gracieux de félin.
Slam !
Les cailloux percutèrent le sable et deux petites créatures se débattirent. D’un bond, il fut sur elles et leur brisa le cou.
Puis, lentement, il se tourna vers sa mère dans le froissement de son burnous.
Le chasseur, se dit-elle. L’animal. Maintenant, il doit revenir à l’humanité. Et il doit le faire par lui-même.
— Nous ne mourrons pas de faim.
— Certainement pas, je pense.
— Elles ont du sang. C’est… (Il secoua la tête.) Eh bien, si nous devons… si nous ne trouvons pas d’eau.
Elle acquiesça.
Il regardait les deux souris.
— Elles étaient tellement jolies.
Jessica sourit douloureusement à cause de ses lèvres craquelées.
« Elles vont nous sauver la vie, ajouta Paul. Si nous ne trouvons pas d’autre nourriture. Je ne les oublierai jamais. ». Elle acquiesça. Il se remettait.
— On ferait bien de faire du feu pour les cuire, dit-il.
— Avant tout, l’humain est pratique.
— Comment ?
— Rien, chéri. Je vais aller ramasser des brindilles pour le feu. On va le faire là, contre la falaise, on ne pourra pas nous voir de loin.